CANICULE, du 1er au 22 juillet 2023

L’été est là. Les vagues de chaleurs nous submergent et nous écrasent. Ce climat aux fantaisies inquiétantes vient bouleverser notre rapport au monde. Et ces bouleversements sont probablement annonciateurs de dérèglements à venir bien plus graves. Mais nous refusons de voir ce que sera notre futur car il est plus facile de nier, consciemment ou pas, ce qui effraie. Le savoir des changements qui se profilent à l’horizon est cependant réel. Mais faisons nous ce qu’il conviendrait de faire pour stopper la machine infernale qui s’est mise en route ou attendons nous que des décisions politiques imposent de nouvelles règles que seul un réel courage permettrait d’imposer ?  Alors les politiques ne peuvent ou n’osent agir tant les décisions seront source de difficultés et tentent de jouer sur la culpabilisation de l’individu. En réalité, individuellement quel est notre réel pouvoir de modifier les choses si ce n’est de façon anecdotique ? Car nos actions ont valeur de symbole mais font du bien à notre conscience.

Cette exposition « CANICULE » est une mise en images d’un monde qui risque de disparaître. Elle propose la vision d’une nature sauvage et idyllique dans laquelle la faune et la flore entretiendraient une harmonieuse cohabitation (Suzanne Husky), un monde urbain dans lequel la végétation n’est qu’un arrière fond qui tient de l’artifice, un décor (Estefania Penafiel Loaiza), une nature qui n’est plus que simulacre et reconstruit ce qu’il n’est plus possible de voir (Guillaume Janot), une abstraction de paysage hypothétique qui se joue des codes de l’image numérique (Guillaume Linard Osorio), une nature domestiquée (Kris Knight) …

Les oeuvres qui figurent dans cette expositions sont des visions portées par les artistes, parfois détournées, qui permettent de mettre en avant les dysfonctionnements de notre monde contemporain et les incohérences de nos sociétés modernes.

Une photographie anonyme du XIXème siècle figurant un ciel nuageux vient ponctuer l’accrochage comme le rappel d’un passé, si proche et cependant lointain, ou les nuages annonçaient la venue de la pluie nourricière des sols. C’est aussi une fenêtre poétique qui permet à l’esprit de s’évader grace à des illusions d’optique, qu’on appelle du nom savant de paréidolie, en associant un stimulus visuel, informe et ambigu, à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale.

Que cette image nous fasse rêver et que les autres éveillent nos consciences, si besoin en était.